mercredi 3 octobre 2012
Dragons - Marie Desplechin
Dragons est un bouquin assez étrange. Entre univers imaginaires et monde réel, à la croisée des genres, il nous conte des bouts de vie de quelques personnages.
Dragons commence comme une histoire de fantasy. Sur une ile bretonne, un dragon est vaincu par un guerrier chrétien. Il est cependant précisé que le dragon sommeille toujours ... Le ton est très ironique, surtout vis à vis de la religion. Mais ce n'est là que l'introduction : on passe ensuite, et définitivement, à l'époque moderne. Le lecteur va pouvoir suivre plus d'une demi douzaine de personnages, d'abord lors d'un week-end sur l'ile en question, puis dans un cadre urbain plus classique. On pourrait croire que le séjour sur l'ile sera l'occasion d'une rencontre avec le dragon, mais non, on devra se contenter de quelques allusions. D'ailleurs, tout le récit est parsemé de petites références à ces créatures. Quand aux personnages, ils sont assez spéciaux, voir proches de la folie. Entre Pascale, qui est sujette à des visions prémonitoires, Damien, qui a des besoins sexuels intarissables, George, qui chaque nuit subit des cauchemars, et quelques autres, on a notre compte de bizarreries.
Tiens, un autre personnage encore plus étrange : Emmanuel. Lui, il est mort. C'est un fantôme. On le voit, Dragons lorgne aussi du coté du fantastique. Mais malheureusement, on se demande un peu pourquoi. Emmanuel, par exemple, à part le fait qu'il soit mort, est un personnage comme les autres. A un moment du récit, il disparait. On ne sait pas trop pourquoi, ni au final ce qu'il venait faire là. C'est d'ailleurs un peu tout le problème du récit ... Du fantastique, on en a aussi d'une autre façon : on est souvent perdu, tout comme les personnages, entre rêve et réalité. La réalité devient floue. Certes, pourquoi pas ... mais encore une fois : où est-ce que cela nous mène ? Franchement, je n'ai pas compris. Il y a bien une petite tentative d'explication à base d'univers parallèles qui sonne comme une goutte de SF dans le récit, mais on se demande encore fois : pourquoi ? De plus, si les interactions entre les personnages, leurs personnalités et leurs réflexions sont parfois intéressantes, l'ensemble n'est pas très convainquant.
Bref, peut être que le fait d’être familier des littératures de l’imaginaire m'a rendu trop exigeant sur le sujet ... mais j'en doute. Même s'il se laisse lire, Dragons s’emmêle dans toutes ses influences et n'arrive pas à proposer un tout cohérent et digne d’intérêt.
228 pages, 2003, Points
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