Mon second contact avec Balzac m'a plus convaincu que le premier : si Le lys dans la vallée m'avait plu, sans plus, La Peau de Chagrin est bien plus enthousiasmant.
Le roman est divisé en trois parties bien différentes. Ou, plutôt, deux parties entrecoupées d'un long flashback. Dans la première, Le Talisman, le lecteur découvre Raphaël, le personnage principal de l'histoire. Ce jeune homme est bien malheureux, et même sur le point de se suicider. Mais bien sur, un événement va l'en empêcher, sans quoi le roman aurait été bien court ... Cet événement, c'est la découverte du talisman en question, la fameuse peau de chagrin. Cette relique, une fois attachée comme une sangsue à sa victime, a le pouvoir d’exaucer tous ses désirs. Malheureusement, il s'agit bien de tous les désirs, mêmes ceux exprimés légèrement au fil de la conversation. Et chaque miracle accomplit cause une réduction de la taille de la peau de chagrin et entraine son possesseur vers une mort certaine ... Raphaël s'en rendra progressivement compte dès que son premier souhait, celui d'une fête grandiose, s'accomplira. Lors de cette soirée, il racontera à un ami les raisons de son désir de mort dans d'un long monologue qui fera office de seconde partie : La femme sans cœur. Je ne vais pas faire de résumé, le titre est assez évocateur. C'est dans la troisième partie, L'agonie, que Raphaël trouvera véritablement l'amour. Malheureusement, sa vie lui échappe rapidement ...
Si La Peau de Chagrin m'a plus charmé que ma précédente lecture de Balzac, c'est certainement dû au fait qu'ici le récit ne se résume pas à une histoire d'amour pleine de bons sentiments. Certes, on a bien droit à quelques descriptions amoureuses grandiloquentes, mais heureusement pas autant que dans Le lys dans la vallée. D'ailleurs, les descriptions en tous genres sont souvent un peu trop longues, mais rien qui n'entache le plaisir de lecture. Quand au reste, c'est du tout bon. Vision lucide de la bonne société de l'époque, personnalité du héros, qui, cherchant quelle place accorder à ses désirs, oscille entre idéalisme artistique et dépravation, représentation balzacienne du pacte avec le diable ... Il est difficile de na pas faire un rapprochement avec le génial Le portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, mais contrairement à son homologue Dorian, Raphaël ne sombrera pas dans le vice, et restera un homme bon (moi je trouve que c'est moins marrant quand même).
En somme, La peau de chagrin offre un très bon moment de lecture à travers le personnage de Raphaël, voulant mourir quand la vie s'offre à lui et vivre quand la mort l'emporte. L'aspect fantastique du récit, même s'il ne constitue pas véritablement son centre, m'a beaucoup séduit.
375 pages, 1831, Folio
En effet, je ne l'ai pas lu, mais le résumé ressemble au portrait de Dorian Gray. Je ne savais pas que Balzac avait écrit ce genre de roman. Le seul que j'ai lu de lui c'est le père goriot et je l'ai trouvé très moyen et même moins! Mais bon, c'est sûr que je vais relire Balzac un jour ou l'autre...
RépondreSupprimerMerci pour cette critique,
Jimmy M.
Yep, je te conseille ce Balzac, il m'a vraiment plu.
RépondreSupprimerLe prochain de lui que je lirai sera justement le Père Goriot ... on verra bien !