mercredi 5 septembre 2012
Les Démons - Dostoïevski
Voici que je viens enfin de terminer mon premier gros pavé de littérature russe. Bilan.
Wow, quel roman. Aussi riche que bon. Il n'est pas facile de faire un résumé de l'intrigue, étant donné qu'elle s'articule autour de très nombreux personnages, chacun possédé à sa façon par ses démons (le suicide, l'idéalisme, l’indifférence, la suffisance, le crime ...), et de leurs relations mutuelles. Ce serait un euphémisme de dire que ces dernières sont complexes. Il est très bien dit en préface que cette toile relationnelle construite avec talent par Dostoïevski ne peut se révéler pleinement qu'avec une analyse poussée, cependant cela ne m'a pas empêché d'en comprendre suffisamment pour éprouver un vif plaisir de lecture. Pour mieux s'y retrouver, une liste des personnages est disponible au début : il y en a 29, et ce ne sont que les principaux ! On retiendra surtout Nicolas, jeune homme aussi charismatique qu’inquiétant animé par une folle volonté d'autodestruction, ou encore Stéphane, ancien précepteur de Nicolas, romantique et peu adapté à la réalité, ou son fils Piotr, pseudo révolutionnaire aux motivations obscures ... Il est intéressant de se rendre compte que le narrateur ne sert pas à grand chose : il est la plupart du temps spectateur, quand il n'est pas tout simplement absent. Mais bon, il s'agit simplement d'une technique de narration, et elle fonctionne !
Et à ma propre surprise, je ne me suis que rarement emmêlé les pinceaux dans ce grand patchwork de protagonistes : il faut dire que chacun a une puissante identité, c'est sans aucun doute une grande force du roman, qui d'ailleurs n'en manque pas. Les Démons est un roman complet, qui passe par toutes la gamme des sentiments, et est parvenu à m'accrocher du début à la fin sans souci. Il y a quelques passages très drôles (notamment la scène de la grande fête qui tourne au chaos), des scènes intenses et d'autres plus calmes, des réflexions sur bon nombre du sujets, une écriture de toute beauté, une construction sans faille ...
Bref, je me sens assez impuissant à essayer de parler de ce bouquin en quelques lignes. En tous cas, j'ai adoré, et il ne m'a donné qu'une envie : lire plus de gros pavés russes !
880 pages, 1872, Le livre de poche
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire