mardi 5 janvier 2021

Comment mon cousin a fabriqué un couteau gratuitement

Le résultat final (cliquer pour agrandir)

Mon cousin Clément est en Australie, où, après diverses péripéties, il vit et travaille depuis cinq mois dans un caravan park. Sans doute plus manuel que moi, il a eu l'occasion de se familiariser avec toutes sortes d'outils dont il a décidé de profiter, pendant qu'ils étaient à disposition, pour fabriquer un couteau. Bien entendu, je suis hautement jaloux de ses aventures océaniennes, et si j'ai bien songé à le rejoindre, les contingences sont ce qu'elles sont. Bref, je lui ai proposé de recueillir ici le procédé qu'il a utilisé pour fabriquer son couteau : il m'a semblé que ce serait sympathique d'avoir tout ça organisé sur une page web, pour lui et moi comme pour l'humanité en général.


Le métal vient d'un disque de scie circulaire, destiné à couper directement dans la pierre des mines d’or Australiennes. C'est un cadeau de la part d'un australien travaillant dans les mines.


1. Croquis du couteau sur papier.


2. Dessin du contour sur le disque puis découpe à la disqueuse (angle grinder). Utilisation d’un spray d’eau pour refroidir la lame au fur et à mesure de la découpe.


3. Utilisation de la ponceuse circulaire fixe pour affiner la forme. Puis utilisation de la ponceuse à main pour mettre en forme la lame.

4. Aiguisage avec le disque en fibre de verre.

5. Tempérage du couteau, pour solidifier la lame, éliminer les impuretés, lui faire perdre son magnétisme et traiter contre la rouille, c'est-à-dire chauffage au rouge de la lame avec le chalumeau, puis refroidissement, le tout répété trois fois. Puis, pour le quatrième chauffage, la lame est plongée dans de l’huile végétale. Une fois la lame essuyée, direction le four, 270°C pendant une heure. La lame sortie du four, un léger passage de disqueuse (avec disque en "papier de verre") sur l’ensemble du métal pour finaliser l’aiguisage et enlever la fine couche carbonisée. Ensuite, guillochage du champ du manche a l'aide d'une disqueuse et d'un disque de découpe (c'est-à-dire incisions sur le
"dos" de la partie métallique du manche).


6. Découpe d’un bloc d’un bois tropical (acacia) et dessin du contour. Découpe du manche à la scie sauteuse.


7. Utilisation d’une ponceuse rotative pour affiner le manche. Utilisation de serre-joints pour percer les trous destinés aux deux rivets. La lame est recouverte de scotch, aussi bien pour la protéger elle-même que pour protéger les petits doigts du concepteur.

8. Perçage des trous, un peu plus petit que les rivets. Utilisation de colle sur chaque partie du manche, puis les rivets sont insérés à l’aide d’un marteau.

9. Ponçage des rivets avec la ponceuse circulaire fixe puis utilisation d’une ponceuse rotatrice pour finaliser le manche.


10. Application d’un verni sur le manche, puis nettoyage de la lame avec de l'alcool méthylique.

Et voilà, le couteau est terminé !

3 commentaires: