mercredi 10 mai 2017

Roma Æterna - Robert Silverberg


Roma Æterna - Robert Silverberg

Silverberg s'attaque à une idée bien précise : et si l'empire romain ne s'était jamais écroulé ? Par exemple, s'il n'y avait jamais eu de christianisme ni d'islam ? Pour explorer son univers uchronique, Silverberg utilise le format de la nouvelle. Une dizaine de récits indépendants les uns des autres, mais formant un tout cohérent. Et si tous ne sont pas du même niveau, le talent de Silverberg est bien là, on s'y laisse prendre aisément.

Pourtant, Roma Æterna m'a laissé une impression mitigée. Je l'ai dévoré très rapidement, mais justement un peu trop rapidement : je me suis souvent laissé aller à lire en diagonale. Je crois que c'est du au fait que malgré la dimension uchronique, Silverberg fait le choix de rester très terre à terre. La couverture n'est pas très honnête : on ne verra jamais les romains explorer l'espace. On ne verra quasiment jamais la moindre technologie d'ailleurs. C'est à dire que même en faisant durer Rome 1500 ans de plus, et bien on ne se retrouve pas face à une Rome très différente. A quelques détails près, on a l'impression de lire un roman historique. La nouvelle étant peut-être la plus réjouissante met en scène une armada romaine partant vers le nouveau monde, à l'assaut de mayas dirigés par un géant nordique. C'est le genre de situation que je m'attendais à croiser plus souvent, mais on reste trop souvent confiné avec les empereurs et les consuls. Cela n’empêche pas ces récits d’être très bons, mais on n'a pas besoin d’être dans une uchronie pour avoir à Rome une bonne dose d'empereurs fous, d'assassinats politiques et d'invasions militaires.

Ces critiques se concentrent plus sur les thèmes de Roma Æterna que sur sa qualité. Silverberg reste un conteur de talent qui fait ici preuve de grandes connaissances historiques. Mais, tout de même, on s'ennuie un peu.

536 pages, 2003, le livre de poche

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