TRANSFORMATION DE LA MATIÈRE ET THERMODYNAMIQUE
Le métabolisme correspond à l'ensemble des réactions biochimiques d'un organisme et obéit aux règles de la thermodynamique. Une voie métabolique est une séquence d'étapes au cours desquelles une même molécule subit des modifications jusqu'à obtention d'un produit donné. Chaque étape de la voie est catalysée par une enzyme spécifique.
Molécule A → (enzyme 1 & réaction 1) → Molécule B → (enzyme 2 & réaction 2) → etc. → Produit
Les voies métaboliques peuvent être linéaires, ramifiées ou cycliques. Dans l'ensemble, le rôle du métabolisme est de gérer les ressources énergétiques et matérielles de la cellule. Certaines voies métaboliques libèrent de l'énergie en décomposant des molécules complexes en composés plus simples. Ces processus de dégradation s'appellent voies cataboliques.
La respiration cellulaire est une des principales voies cataboliques : en présence d'oxygène (O₂), la respiration cellulaire décompose le glucose et d'autres molécules organiques en molécules de dioxyde de carbone (CO₂) et en eau. L'énergie libérée peut ainsi contribuer au travail de la cellule.
Inversement, les voies anaboliques consomment de l'énergie et permettent d'élaborer des molécules complexes à partir de molécules plus simples.
L'énergie est la capacité à causer un changement.
- Elle peut être associée au mouvement relatif des objets : c'est l'énergie cinétique.
- L'énergie thermique est une énergie cinétique qui résulte du mouvement aléatoire d'atomes ou de molécules entrant en collision ; l'énergie thermique qui est transférée d'un corps à un autre est appelée chaleur.
- La lumière, ou énergie de rayonnement, est également un type d'énergie cinétique pouvant servir à effectuer un travail comme la photosynthèse.
- L'énergie électrique peut servir à déplacer des électrons ou d'autres particules chargées et est utilisée comme mode de communication par le système nerveux des animaux.
- Un objet qui n'est pas en mouvement peut posséder de l'énergie potentielle, une forme d'énergie que la matière possède en raison de sa position ou de sa structure. Par exemple, l'eau retenue par un barrage car elle est plus haute que le niveau de la mer.
- Les biologistes appellent énergie chimique l'énergie potentielle qui peut être libérée au cours d'une réaction chimique (notamment par les voies cataboliques).
La thermodynamique est l'étude des transformations d'énergie qui se produisent dans une portion de matière. Un système est une portion de matière étudiée, et l'environnement est ce qui est en dehors. Les organismes sont des systèmes ouverts : ils échangent avec l'environnement.
Selon le premier principe de la thermodynamique, la quantité d'énergie dans l'univers ou dans tout système isolé demeure constante. L'énergie peut être transférée et transformée, mais elle ne peut être ni détruite ni créée. C'est le principe de la conservation de l'énergie.
A chaque transfert ou transformation d'énergie, une certaine quantité d'énergie devient inutilisable. Aucun processus énergétique n'est efficace à 100%. Dans la plupart des transformations d'énergie, les énergies sont converties en partie en énergie thermique sous forme de chaleur, qui se disperse rapidement dans l'environnement. Conséquence : chaque transfert ou transformation rend l'univers plus désordonné.
Les scientifiques utilisent une fonction appelée entropie pour mesurer ce désordre. C'est le second principe de la thermodynamique : tout échange d'énergie augmente l'entropie de l'univers.
(Une phrase qui illustre d'une façon extrêmement limpide cette loi : Tout système, si livré à lui-même, tend en moyenne vers sont état de probabilité maximale.)
Si un processus donné peut, de lui-même, entrainer une augmentation de l'entropie, cela signifie qu'il peut le faire sans apport énergétique extérieur : c'est un processus spontané, ou plutôt thermodynamiquement favorisé. Par exemple, la rouille. Un processus qui diminue l'entropie est dit non spontané : il n'a lieu que si de l'énergie s'ajoute au système.
Ainsi les organismes peuvent accroitre leur ordre, pourvu que l'ordre de leur environnement diminue, avec pour résultat une augmentation globale de l'entropie de l'univers. Car même si un organisme est hautement complexe, pour atteindre cette complexité, il doit transformer beaucoup de matière en matières plus simples dans sa quête d'énergie, et il libère beaucoup de chaleur au passage. Les organismes sont des îlots de faible entropie dans un univers de plus en plus désordonné.
VARIATIONS DE L'ÉNERGIE LIBRE
G correspond à l'énergie libre d'un système (hors environnement). L'énergie libre d'un système est la portion de l'énergie de ce système qui peut produire du travail à une température et à une pression constantes, comme c'est le cas dans une cellule.
H est l'énergie totale (enthalpie) et S l'énergie non utilisable. Sachant que T est la température en degrés Kelvin, leur relation est :
H = G + TS
énergie totale = énergie libre + (température x énergie non utilisable)
La variation de l'énergie libre, au cours d'une réaction chimique par exemple, se note ∆G (delta G), où delta désigne la variation d'une valeur, et se calcule ainsi :
∆G = ∆H - T∆S
Seuls les processus où la valeur ∆G est négative surviennent spontanément. Dit autrement, tout processus spontané réduit l'énergie libre du système. La valeur de ∆G ne peut être négative que lorsque le processus comporte une perte d'énergie libre en passant des réactifs aux produits. Moins d'énergie libre signifie aussi plus de stabilité.
Une autre façon de noter cette relation :
∆G = G (des produits) - G (des réactifs)
On peut considérer l'énergie libre comme la mesure de l'instabilité d'un système, c'est-à-dire sa tendance à évoluer vers un état plus stable. Les systèmes instables (valeur de G élevée) tendent à évoluer vers un état plus stable (valeur de G plus faible). Par exemple, une molécule de glucose est moins stable (plus susceptible de se dégrader) que les molécules plus simples qui résultent de sa dégradation.
Le terme équilibre exprime un état de stabilité maximal. L'énergie libre du mélange de réactifs et de produits diminue lorsque la réaction tend vers l'équilibre, et inversement elle augmente lorsque la réaction s'éloigne de son point d'équilibre. Dans une réaction en équilibre, la valeur de ∆G est à son minimum pour le système. Le moindre changement par rapport à l'équilibre correspond à une valeur de ∆G positive et à un changement non spontané. C'est pourquoi les systèmes ne s'éloignent jamais spontanément de leur point d'équilibre. Comme il ne peut pas changer spontanément, un système en équilibre ne peut pas produire de travail. Seul un processus qui se dirige vers son point d'équilibre est spontané et peut effectuer du travail.
- Une réaction exergonique s'accompagne d'un dégagement net d'énergie libre.
Comme le mélange chimique perd de l'énergie libre, la valeur de ∆G est négative : les réactions exergoniques se produisent spontanément, c'est-à-dire qu'elles sont thermodynamiquement favorisées. Plus la perte d'énergie libre est forte, plus la quantité de travail possible est élevée. Exemple de la respiration cellulaire aérobie :
C₆H₁₂O₆ + 6 O₂ → 6 CO₂ + 6 H₂O
∆G = -2870 kj/mol
Donc, dans chaque mole de glucose (180g) décomposée par la respiration (en conditions "normales"), 2870 kj sont libérés pour produire du travail. (Il n'est ici pas question du calcul.)
Le bris de liaisons ne libère pas nécessairement de l'énergie : au contraire, il en exige. L'expression "l'énergie stockée dans les liaisons" est un raccourci : il s'agit en fait de l'énergie potentielle qui peut être libérée quand de nouvelles liaisons se forment après bris des liaisons, et ce, à condition que l'énergie libre des produits soit moins élevée que celle des réactifs.
- Une réaction endergonique absorbe l'énergie libre de son environnement.
- L'enzyme rapproche les substrats entre eux.
- L'enzyme modifie la forme des molécules de substrat : elle les rapproche de leur état de transition et réduit la quantité d'énergie libre qui doit être absorbée pour atteindre l'état de transition.
- Le site actif peut aussi offrir un environnement plus propice à un type de réaction.
- Les acides aminés du site actif peuvent parfois faire activement partie de la réaction.
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