Pas mal, mais pas dingue. J'avais de bons souvenirs du Diable au corps, le premier roman du presque gamin Raymond Radiguet, et on retrouve les mêmes éléments dans Le bal du comte d'Orgel. Un triangle amoureux classique, avec un vague adultère, qui n'est jamais consommé, cette fois dans un milieu bourgeois citadin. Les amants de Radiguet, dont la vie n'est qu'oisiveté, sont souvent aveugles à leurs propres désirs et émotions, notamment la femme, qui pèche par trop d'honnêteté plus que par luxure. C'est classique dans la forme, mais surtout dans le fond. Combien de fois ai-je déjà lu une histoire quasi similaire ?
Ici, ce n'est pas dans les développements qu'on trouvera de l'originalité ; au contraire, c'est rapide, expéditif, et de nouveaux personnages sont régulièrement introduits alors qu'on a l'impression de ne pas passer assez de temps avec les principaux pour le bien de l'intrigue. Ce qui fait l'intérêt de ce petit roman, c'est justement cette brièveté. Ca m'a beaucoup fait penser à Françoise Sagan. Dans les deux cas, on a une plume et un esprit précoces, des romans courts qui se moquent des machinations émotionnelles des humains, et ce ton ostensiblement distant que j'apprécie malgré tout.
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