Point de lendemain de Denon est une nouvelle publiée originellement en 1777 et remanié en 1812 : c'est cette dernière version qui est reproduite ici. Ne faisant qu'une trentaine de pages, la nouvelle est finalement minoritaire dans le volume qui porte son nom ; pour le reste, ce sont des récits de voyage, que je n'ai pas lus.
Il s'agit d'une nuit de tromperies, où tout le monde trompe tout le monde, mais où une trompe plus que les autres. Le narrateur se fait mener par le bout du nez par une femme plus qu'habile, qui le manipule et profite de lui sans qu'au final il ne trouve rien à lui reprocher pour autant, car il est bien compensé. Le mari, l'amant, le narrateur : tous sont dans ses filets ! Le style est un peu flou, presque évasif, mais cela donne à l'ensemble une esthétique onirique et éthérée qui colle bien au thème d'une nuit de folies.
Quelle nuit délicieuse, dit-elle, nous venons de passer par l’attrait seul de ce plaisir, notre guide et notre excuse ! Si des raisons, je le suppose, nous forçaient à nous séparer demain, notre bonheur, ignoré de toute la nature, ne nous laisserait, par exemple, aucun lien à dénouer… quelques regrets, dont un souvenir agréable serait le dédommagement… Et puis, au fait, du plaisir, sans toutes les lenteurs, le tracas et la tyrannie des procédés.
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