J'ai
lu un tiers et je n'irai sans doute pas plus loin. La plupart du temps je ne parle pas des livres que je ne finis pas, mais dans ce cas, à cause du format (nouvelles reliées entre elles), j'ai lu l'équivalent d'une longue nouvelle, ce qui permet d'avoir un aperçu cohérent de la plume de l'auteur. Le contexte qu'est
la ségrégation aux USA est de très loin ce que ce roman a de meilleur à
offrir. L'introduction, qui met en scène l'impunité totale de la
population raciste du point de vue de noirs placés littéralement en
position de survie, est glaçante. Par contre, dès qu'on rentre dans
l'intrigue, ça devient plus que médiocre. Déjà, le titre, Lovecraft Country,
est du pur racolage : pas grand-chose à voir avec Lovecraft, sauf des références essaimées artificiellement.
Hélas, nos personnages sont peu crédibles tant ils
foncent la tête la première dans un coin campagnard hyper raciste :
l'introduction s'est évertuée à mettre en place cette tension de vie ou
de mort, mais voilà qu'elle s'évanouit instantanément vu que les
personnages ont l'air de s'en foutre. Ils manquent de se faire lyncher,
mais non, ils ne font pas demi-tour, ils s'enfoncent encore plus en
territoire hostile, puis, hop, un petit deus ex machina pour les sauver
encore une fois. Quand le fantastique entre en scène, c'est encore plus
grotesque : aucun enjeu, aucune tension, les personnages ne s'inquiètent
jamais, rien n'est détaillé ou expliqué, et ils s'en sortent en un
claquement de doigt par encore un deus ex machina. A cause de ce manque
total d'enjeux, il n'y a aucune force narrative, c'est d'une rare
platitude — et je sais de quoi je parle, des pastiches lovecraftiens,
j'en ai lu plein. Puis les protagonistes rentrent chez eux comme si de
rien n'était, ils ne sont pas traumatisés, ils ne parlent même pas de
leur aventure entre eux, ils ne cherchent pas à en savoir plus, et on
passe à autre chose à la façon d'un nouvel épisode de dessin animé. Le
deuxième épisode commence à mettre en place une énième histoire de
maison hantée, mais malgré les détails intéressants sur la ségrégation,
impossible de m'intéresser à cette narration inconséquente.
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