mardi 7 mai 2019

The Ocean at the End of the Lane - Neil Gaiman

The Ocean at the End of the Lane - Neil Gaiman

Je sentais bien que je n'aimerais pas Neil Gailman. Le prologue de The Ocean at the End of the Lane est une introduction efficace : le narrateur, la cinquantaine, se replonge confusément dans le passé à l'occasion d'un enterrement. L'essentiel du récit prend place pendant son enfance, alors qu'il a sept ans et que des voisins étranges l'entrainent dans des péripéties surnaturelles. Hélas, ça ne fonctionne absolument pas. On a juste l'impression d'une succession d'évènements magiques et arbitraires, inexplicables et inexpliqués, et donc dénués de sens. Gaiman ne façonne pas un monde cohérent, avec ses règles internes, où donc pourraient naitre tensions, problèmes et résolutions. Au contraire, on fait face à une succession de péripéties aléatoires. Rien n'est jamais détaillé ou expliqué. Un événement magique, puis un autre, puis un autre.

Pourtant, à un moment, une vraie tension commence à apparaitre : quand l'ordre de la famille du narrateur est bouleversée par l'intrusion d'une créature (dont on ne saura jamais rien de précis) qui se fait passer pour une charmante nounou. Elle rend la vie impossible au protagoniste et commence à faire exploser l'unité familiale en s’appropriant le père. C'est prenant. Mais où mène tout ça ? Nulle part. Pire que nulle part : toute cette partie de la narration est effacée. Quelles sont donc les conséquences du point culminant, où le père est violent envers son enfant ? Rien du tout. Hop, ce passage va aux oubliettes, un petit tout de passe-passe et soudain ça n'est jamais arrivé. C'est presque le syndrome du « Oh, en fait tout n'était qu'un rêve ! ». Pas tout à fait, mais pas loin. Vraiment, rien ne semble avoir de conséquence. Si ce n'est la mort (et encore, c'est une fausse mort) d'un autre personnage qui, en passant, fait très artificielle : ce perso a une résistance surhumaine, mais, quand l'auteur à besoin qu'il se passe quelque chose, cette résistance disparait soudain.

Et l'écriture de Gaiman est bizarre. Exemple (p.191) :
I thought, this is the kind of water you can breathe. I thought, perhaps there is just a secret to breathing water, something simple that everyone could do, if only they knew. That was what I thought.
That was the first thing I thought.
The second thing I thought was that I knew everything. 
Ça fait cinq « I thought » en quelques lignes. Ça ne peut pas être involontaire. Mais pourquoi ? Il y a beaucoup de répétitions de ce genre tout le long du texte.

240 pages, 2013, head line

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