mercredi 22 août 2012

Diamond Dogs, Turquoise Days - Alastair Reynolds

Diamond Dogs, Turquoise Days - Alastair Reynolds

Sous ce titre étrange se cachent tout simplement deux nouvelles, Diamond Dogs et Turquoise Days. Celles ci se déroulent dans le même univers que le cycle des Inhibiteurs, composé en France de quatre romans plutôt épais. Pour commencer, un petit avant propos très intéressant nous en apprend  un peu plus sur la notion de space opera et sur l’œuvre d'Alastair Reynolds. Ensuite, on passe aux choses sérieuses ...

Diamond Dogs est une nouvelle de très grande qualité. Voir même un petit chef d’œuvre. Je l'ai lu d'une traite, et pas une fois pendant ses 150 pages il ne m'est venu à l'esprit de lâcher le bouquin. Le pitch est on ne peut plus simple : sur une planète X se trouve la Flèche, une tour, ou plutôt un organisme vivant (ou une machine ?) abritant un très grand nombre de salles. Chaque salle contient une énigme mathématique. Si les explorateurs la résolvent, une porte s'ouvre vers la salle suivante. S'ils se trompent, ils sont punis. Violemment.
Bien sur, nous allons suivre une petite équipe prête à braver les dangers de la Flèche. Un scénario qui n'a l'air de rien, mais pourtant, il est traité à la perfection. Tout d'abord, Alastair Reynolds maitrise totalement l'art du suspense, mais il m'a également semblé que son écriture s’est améliorée depuis L'espace de la révélation. Mais surtout, ce qui compte dans Diamond Dogs, ce n'est pas vraiment la récompense qui attend au sommet de la Flèche, ni les épreuves en elles mêmes, mais ce que les personnages seront prêts à sacrifier pour les résoudre. Ils ont beau se faire blesser, démembrer, leur obsession les pousse à retourner dans la tour aidés par de nouvelles prothèses. Si leur esprit ne peut plus aborder les problèmes complexes qui s'opposent à eux, si leurs corps ne peuvent résister, pourquoi ne pas améliorer tout ça ? Pourquoi ne pas sacrifier un peu d'humanité au profit de performances accrues ?

Turquoise Days nous entraine dans une ambiance radicalement différente. Turquoise est une planète océan sur laquelle est établie une communauté de scientifiques venus il y a bien longtemps étudier les Mystifs. Ces étranges organismes, déjà évoqués dans L'espace de la révélation, ressemblent à des iles flottantes, d'énormes amas d'algues mouvants. Ils ont la capacité de pouvoir modifier, copier et stocker l'esprit de ceux qui viennent communier avec eux, et vu qu'ils existent depuis bien un milliard d'années, la plupart de leurs visiteurs ont été des races non humaines ... De plus, il se trouve qu'un vaisseau approche de la colonie, qui n'a eu aucune visite depuis une centaine d'années. Il semble évident que ces voyageurs doivent avoir une raison bien précise pour venir dans un coin aussi perdu.
Cette virée sur Turquoise est également une très grande réussite, dans un genre bien différent de Diamond Dogs. L'univers est totalement dépaysant, et les Mystifs fascinants. La première plongée du personnage principal aux cotés (ou plutôt à l'intérieur) d'une de ces entités est un grand moment, et le reste de la nouvelle maintient constamment l’intérêt.

Au final, on a là deux nouvelles de très grande qualité. J'ai préféré Diamond Dogs, pour son ambiance claustrophobique et son traitement du thème de la déshumanisation volontaire, mais Turquoise Days est également dans le haut le panier de la science fiction. Ces deux textes sont des incontournables pour les amateurs de SF exotique et intelligente.

286 pages, 2003, Pocket
CITRIQ

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