La fantasy, ce n'est pas mon truc. Même si je lâche quelques larmes en lisant Tolkien, je trouve que ce genre est un peu trop enfermé dans ses codes et abuse des sagas à X tomes de 800 pages (si vous aimez la fantasy et que vous savez que j'ai tort, soyez indulgents envers mon ignorance). Pourtant, j'ai beaucoup aimé le cycle d'Elric de Michael Moorcock. Une écriture vive et sans fioritures (certains diraient pauvre), qui va droit à l'essentiel, un (anti)héros sombre, torturé, déprimé, à la fois maitre et esclave de son épée Stormbringer, cherchant sa voie entre l'Ordre et le Chaos. Et penchant plus vers le Chaos. Me voici donc parti dans un autre cycle du même auteur, aux cotés de Corum, autre incarnation du héros éternel.
Difficile de faire moins original que Le chevalier des épées quand on cherche un titre pour un bouquin de fantasy. Mais bon, passons. Le chevalier en question, c'est Arioch, dieu du chaos (également très présent dans le cycle d'Elric) à qui notre ami Corum va devoir se frotter. Le prince Corum est le dernier des Vadhaghs, race vieille d'un million d'années. Les Vadhaghs aimaient rester dans leurs châteaux pendant les millénaires que durent leurs vies, à cultiver les arts et le savoir, chose qui n'offrait pas beaucoup de divertissements aux dieux du chaos. Ces derniers ont donc crées les Hommes dans le but de leur faire détruire les races anciennes, trop occupées et sures d'elles pour s'intéresser à cette nouvelle espèce barbare. Corum n'a pas pu sauver les siens, et s'est lui même fait arraché un œil et coupé une main par les Hommes.
Il trouvera cependant l'amour dans les bras d'une humaine (comme quoi, il y en a des sympas des humains), et recevra d'un sorcier à l'égo démesuré l’œil de Rynn, permettant de voir dans les autres plans, et la Main de Kwll, permettant d'invoquer des créatures de ces autres plans. Et comme Stormbringer, la Main est dotée d'une certaine forme de volonté propre. En échange de ces présents, Corum devra aller voler le cœur d'Arioch. Normal.
Corum est un héros un peu moins déprimé qu' Elric (bon, il a quand même souvent envie de se suicider), ce qui n’empêche pas le ton général d’être très sombre, mais non sans humour à l'occasion. Et encore une fois, ce qui fait la différence, c'est l'écriture de Moorcock : il fait 200 pages là ou d'autres auteurs pourraient sans souci en faire le triple. Il en résulte une aventure extrêmement dense, où rien n'est superflu, où tout s'enchaine si rapidement (et si bien) que l'on ne voit pas les pages passer. Simple et efficace.
Bref, ce premier tome des Livres de Corum m'a vraiment enthousiasmé. J’espère que la suite continuera sur cette lancée.
215 pages, 1971, Pocket
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