Un roman qu’on pourrait qualifier de fiction climatique, dans la veine de The Ministry for the Future de Kim Stanley Robinson. J'ai laissé tomber après le premier tiers, mais il y a quand même quelques trucs à dire. Ça commence d’une façon originale, 16 ans après le Zero Day, le jour où l’humanité a enfin réussi à atteindre le net zéro carbone. L’apocalypse climatique et environnemental a bien eu lieu, et d’ailleurs il est toujours en cours. Le choc a été si violent que toute l’organisation sociale mondiale a été revue pour l’occasion, histoire de survivre. Toutes les sociétés privées et institutions sont devenues des coopératives, et les trop abondants bâtiments du passé sont méthodiquement démolis pour que leurs matières premières soient utilisées pour fabriquer des sources d'énergie renouvelable. Un effort massif a été fourni ainsi, mais aussi pour lutter contre les incendies par exemple, à l'aide de millions de volontaires formant des brigades de choc. En somme, les humains vivent toujours fort confortablement, et surtout, ils vivent dans la satisfaction de ne pas répéter les erreurs du passé.
C'est assez utopique comme situation, mais pas pour tout le monde. La tension narrative du roman semble s'articuler autour de l'idée de justice. Face à toutes les horreurs vécues, face à toutes les souffrances, toutes les morts (tout cela est décrit dans d'abondants flashbacks), comment peut-on laisser les responsables courir sous prétexte qu'ils se sont à peu près réformés ? Alors voilà, une vague d'écoterrorisme arrive, les ex-PDG et autres princes saoudiens sont assassinés, et pour mal de gens, ce n'est que justice. Je ne sais pas où va cette trame.
Si le roman commence bien, il s'englue rapidement dans du mélodrame interpersonnel. Les membres de la petite famille que l'auteur nous fait suivre ne font que s'engueuler, c'est franchement pénible, d'autant plus que l'intrigue se fait extrêmement paresseuse. Il y a beaucoup de dialogues répétitifs, beaucoup de retours en arrière répétitifs pour montrer l'horreur de la crise climatique, et on s'ennuie ferme. C'est l'essentiel du problème, mais je tenais à en mentionner un autre, souvent inévitable quand on s'attaque à des changements sociétaux aussi massifs dans un futur proche : c'est un peu gros, c'est difficile d'y croire. Un exemple parmi 100 : des masses populaires qui luttent physiquement contre une grosse entreprise qui continue d'extraire du pétrole ? J'aurais plus tendance à imaginer les masses populaires lutter pour extraire le pétrole jusqu'à la dernière goutte, histoire de repousser la paupérisation qui accompagnera sa fin...
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