Bon, ce n'est clairement pas dingue, ça saute aux yeux dès les premières pages tant l'écriture est pauvre. Les personnages sont des caricatures, les dialogues ne sont absolument pas crédibles, on enchaine les poncifs, etc. J'ai cru que j'allais rapidement laisser tomber, mais la trame SF est parvenue à m'accrocher. J'ai apprécié la façon dont, dans ce futur distant de peut-être un siècle, le changement climatique est une toile de fond qui motive l'exploration de vénus : et si l'effet de serre qui fait de Vénus ce qu'elle est pourrait nous en apprendre plus sur la façon dont les humains changent le système Terre ? (Divulgâchage : non, en fait ça ne nous apprend rien du tout.)
Le rythme est extrêmement élevé, c'est très pulp, presque too much, mais on pardonne plus facilement les faiblesses d’écriture quand au moins ça va vite. Ça m'a fait penser à des BD de type Barbe-Rouge : comme on passe l'essentiel de notre temps dans des vaisseaux qui se baladent dans l’atmosphère de Vénus, le gros de la trame pourrait pour être une histoire maritime, avec chasse au trésor, naufrage, mutinerie, capitaine tyrannique fan du Paradis Perdu, amourette attendue et petit monstre marin. Il y a au moins autant de mélodrame que de SF, avec notamment une révélation qui est littéralement « pendant tout ce temps c'était moi ton vrai père » qu'on voit venir avec 300 années-lumières d'avance sur les personnages.
Malgré tout je me suis gentiment laissé prendre dans ce petit voyage vers Vénus. Pour être honnête, il ne s'y passe pas grand-chose de passionnant, les quelques aliens sont assez convenus et très peu explorés, et la fin se complait totalement dans le mélodrame à deux balles. La meilleure idée est peut-être celle de ces vaisseaux qui, pour naviguer dans l'épaisse atmosphère de Vénus, ressemblent un peu à des zeppelins : ils se remplissent des différents gaz présents et les manipulent (en séparant leurs composants) de façon à s'enfoncer ou s'élever. Notons aussi que le focus mis sur l'écrasante chaleur de Vénus joue un bon rôle dans la tension narrative et est l'occasion d'une autre bonne idée : le petit vaisseau d’exploration de surface est refroidi en faisant converger la chaleur vers une réserve finie de métal qui, une fois fondu à température ambiante locale, est évacué. Ah, et j'ai même appris un truc : pourquoi Vénus n'a pas d'eau ? Sur Terre, l'eau ne s'échappe pas dans l'espace car les hauteurs de l’atmosphère sont froides, donc l'eau se condense et retombe (le « piège froid »). Au contraire, sur Vénus, l’atmosphère est bien plus chaude, donc l'eau éventuellement présente (par exemple éjectée en faible quantité lors d’éruptions volcaniques) s’élève jusqu'à ce que ses molécules soient brisées en atome d'hydrogène et d'oxygène par la radiation ultraviolette solaire.
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