Celui-là, je l'ai trouvé dans une boite à livres, mais je l'avais déjà lu quand j'étais gamin. Qui sait, c'était peut-être mon premier roman post-apo. En revanche, je ne me souvenais pas que ça datait d'aussi loin que 1957 : cette vieillitude se sent. Au début, je l'ai parcouru en diagonale, scannant plus que lisant. Il faut dire que l'écriture comme la narration sont primitives : tout est simpliste, ça va trop vite, à grand coup de coïncidences et de raccourcis. Un peu après, je m'y suis laissé prendre, notamment avec les vicieux poulpes géants. Ensuite, une fois qu'on atteint Niourk (New-York), ça repart en passables péripéties, avant de soudainement passer à une échelle cosmique. Le protagoniste, aidé par une écriture naïve de la radioactivité, qui le rend super intelligent, bouffe plein de livres en une nuit et devient soudainement un démiurge omnipotent. Ça va à toute allure et l'impact des révélations est très mineur tant rien n'est un tant soit peu développé.
Notons que les femmes de la tribu du protagoniste forment une masse braillarde indistincte de celle des enfants en bas âge. J'essaie de ne pas avoir une perspective bassement moraliste de la littérature, mais ça m'a fait tiquer quand même, surtout dans un roman pour enfants. Il est indéniable que les différences intrinsèques entre hommes et femmes créent de fortes inégalités dans un contexte primitif : avec une faible espérance de vie et un taux de mortalité infantile élevé, sans compter l'absence de contraception fiable, les femmes passent une bonne partie de leur vie à être enceintes ou à allaiter, ce qui évidemment façonne la répartition des rôles entre les sexes, sans compter sur les différences physiologiques qui mettent la force physique, dans l'ensemble, du coté des hommes. De plus, les violences sexuelles potentielles réduisent l'autonomie des femmes et les poussent à chercher la sécurité du groupe, car l'isolation leur est bien plus risquée que pour les hommes. On ne trouve rien de ces subtilités ici. Mais je digresse.
Pour conclure sur une note positive, j'ai apprécié la fin, qui voit notre protagoniste tout-puissant choisir la vie simple de sa tribu plutôt que n'importe quoi d'autre. Ainsi la sagesse ultime choisit la vie telle qu'elle est de façon immémoriale, ancrée dans le monde physique, les besoins naturels essentiels et l'appartenance sociale. Malgré les défauts du roman, ce final parvient à sonner juste.
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