Après The metropolitan man, qui réécrivait brillamment Superman, et Branches on the tree of time, qui se penchait sur Terminator, Alexander Wales s'attaque cette fois à... La Reine des neiges. Le roman est plutôt court et se lit avec plaisir : j'ai apprécié cette interprétation "réaliste" d'un monde magique. Avec un pouvoir comme le sien, la reine des neige est en effet en position de changer drastiquement l'industrie et l'économie de son royaume et même du monde : elle construit des navire de glace, des moulins à grain actionnés par des golems de glace, etc. Ainsi son royaume possède un avantage considérable par rapport aux autres. Mais où poser les limites à ce déchainement de technologie magique ?
La reine des neiges étant à priori seule détentrice de ce pouvoir, c'est sur elle que repose le poids éthique de cette décision. Ceci dit, elle n'est en fait pas la seule : Olaf, le bonhomme de neige, a hérité de ses pouvoirs. Et Olaf est le témoignage vivant que ces pouvoirs peuvent créer non seulement la vie, mais aussi l'intelligence. Convaincue par un de ses conseillers, la reine des neiges va donner à Olaf la capacité d'augmenter sa propre intelligence... Et paf, nous voilà en pleine singularité technologique : Olaf devient progressivement une entité démiurgique qui n'est pas gênée par les peurs éthiques de notre reine des neiges. Pourquoi ne pas transformer chaque humain en créature de glace si cela permet de vaincre la maladie et la mort ? Un conflit s'engage entre ces deux points de vue, mais on s'en doute, il est difficile d'empêcher la grande course en avant. J'ai aussi apprécié la petite exploration de la vie émotionnelle et sexuelle de la reine des neiges qui, étant littéralement très froide, ne parvient guère à trouver chaussure à son pied... à moins qu'Olaf ne lui façonne un bonhomme de neige un peu plus beau gosse que lui.
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