Les éditeurs aiment beaucoup ces petits livres-objets jolis et aguichants qui n'impressionnent pas et constituent un achat facile. Il est inévitable qu'avec ses 60 pages en bonne partie remplies de photos, La Pollinisation au jardin de Vincent Albouy souffre de sa brièveté ; en effet, c'est un peu superficiel, mais il faut reconnaitre qu'en même temps c'est habilement dense et très bien mis en page. Ce dernier point me frappe particulièrement après ma tentative de lecture de L'Urine, de l'or liquide au jardin aux éditions Terran, un autre livre assez bref : le travail d'édition est tellement approximatif qu'on a l'impression de parcourir un carnet de note fouillis et mal imprimé, c'est hautement pénible et, franchement, à peine lisible.
Bref, ce petit livre m'a été donné par mes voisins, alors que je leur apportais une tarte et venais m'enquérir de leurs variétés de fruitiers rares afin de tenter de préparer mon apprentissage du greffage. J'en retiens notamment cette différenciation que je n'avais pas clairement en tête entre le pollen et le nectar : le pollen est l'organe reproductif mâle, dont certains insectes se nourrissent, et le nectar est une substance nutritive pour les insectes, qui sert à les attirer pour qu'au passage ils répandent le pollen. Toutes les fleurs n'ont pas de nectar, et chaque insecte a tendance à être spécialisé dans l'un au l'autre. D'ailleurs, chaque espèce a des fleurs qui attirent des insectes bien particuliers, et même si beaucoup viennent y jeter un œil, c'est souvent une petite minorité qui fait le vrai travail de pollinisation. Et parmi les pollinisateurs, on oublie souvent la simple gravité, qui peut faire le travail quand la plante est autofertile.
Dans les fruits à pépins et à grains, chacun des pépins ou grains correspond (globalement) à une fécondation particulière ; ainsi, quand la fécondation est imparfaite, le fruit est souvent difforme en conséquence. Et j'ai réalisé une chose pourtant évidente : pourquoi certains arbres ont-ils besoin d'autres variétés pour une bonne fécondation ? Eh bien tout simplement car deux arbres d'une même variété sont en fait des clones reproduits par bouture ou greffe, ils sont la même plante, et une même plante ne peut se reproduire seule si elle est auto-incompatible ! Je disais quelques mots récemment sur les figuiers domestiques commun de nos contrées qui (pour la plupart) n'ont pas besoin du blastophage pour se reproduire, mais je crois que je n'avais pas réalisé qu'en conséquence, les fruits sont stériles ; ils ne peuvent produire de graines, ce qui souligne le caractère extrêmement domestique, artificiel, de ces figuiers. Ils ont été sélectionnés génétiquement pour cette qualité (qualité du point de vue humain) et ne se reproduisent que végétativement, par bouturage.
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