lundi 26 août 2019
Watership Down - Richard Adams
La plupart des personnages de Watership Down (1972) sont des... lapins. Dans l'ensemble, ce best-seller est un mélange étonnant, qui fonctionne très bien. Les lapins sont clairement anthropomorphisés, mais pas totalement : ils restent un peu bêtes, il y a certaines chosent qu'ils ne comprennent que difficilement, comme la flottaison du bois. Le ton est clairement adulte, mais encore une fois, pas totalement : on est souvent sur de l'aventure assez simpliste, et il règne une ambiance bon enfant, où tout est bien qui finit bien.
La partie de Watership Down la plus prenante à mes yeux, ce sont les diverses sociétés lapines explorées. Tout commence dans une chefferie classique : un leader fort, une caste de guerriers jouissant de privilèges, et le reste, les lapins communs. Mais notre héros, Hazel, et ses compagnons, vont voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Ils forment une chefferie plus libérale, plus susceptible de plaire au lecteur car plus proche des formes occidentales du pouvoir contemporain. Ils rencontrent tout d'abord une société dystopique classique : des lapins échangent leur liberté contre la facilité : ils se font nourrir par des humains, mais savent qu'ils ne mourront pas de vieillesse, mais dans des collets. C'est, entre autres, le même schéma que dans La Machine à Explorer le Temps de Wells. Et enfin, le gros morceau : une société totalitaire dont le leader devient le principal antagoniste.
Watership Down est globalement enthousiasmant : on se prend rapidement de sympathie pour ces petits lapins en quête de liberté (et de femelles). Ils sont chacun caractérisés avec des ficelles un peu grosses, mais bon, ce sont des lapins, alors ça passe.
Dans la seconde moitié, l'intérêt baisse un peu, la faute à trop de temps passé dans des aventures banales, c'est à dire essentiellement des questions de déplacement dans la forêt ou les prés. C'est un peu lassant. Aussi, ce livre me faisait parfois penser : « Hey, si j'avais des enfants, je leur mettrait ce bouquin entre les mains. » Mais cette intention était un peu refroidie par le traitement des personnages féminins, essentiellement des utérus sur pattes. Enfin, une ou deux lapines ont vaguement l'occasion d'exister en tant que personnages, et après tout il est questions de lapins, ça passe. Reconnaissons aussi la façon habile dont est traité l'antagoniste : développé, il en devient touchant et on comprend sa position idéologique.
Vraiment, sans être parfait, Watership Down est sans doute une étrangeté plus que digne d'intérêt.
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Les lapins de Richard Adams m'avaient vraiment laissé au bord du chemin et ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé de les suivre…
RépondreSupprimerMais c'est parce qu'ils n'ont pas de chemin, ils s'aventurent dans les sous-bois les plus sauvages, qui cachent les belettes les plus vicieuse ! Sans doute..
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