Le point de départ attise la curiosité, et la première partie du roman, c'est à dire l'accomplissement du meurtre et le bras de fer entre Reich et Powel, flic Esper, parvient à captiver. L'écriture, vive et souvent expérimentale, accroche. Mais plus ça avance, plus tout ça semble confus et incohérent. Ça dégénère dans des allures de courses-poursuites fourre-tout, où les bonnes idées, balancées en vrac, ne parviennent pas à enlever une impression de superficialité. La fascination de l'auteur pour la psychologie à tendance freudienne est franchement déconcertante et tourne même vers le malsain dans la vague relation amoureuse entre Powel et une jeune femme perturbée. Toute la trame repose en fait sur des délires d'inconscient, de supra-conscient... Ça n'a pas très bien vieillit et ne fait guère sens.
Notons néanmoins une scène particulièrement saisissante vers la fin : Powel prend contrôle de l'esprit de Reich, et lui inflige l'illusion que l'univers s'auto-efface sans que personne d'autre que Reich le remarque. Une façon radicale de le heurter au cœur de son ambition démesurée : conquérir l'ensemble du monde humain. Probablement le meilleur passage du livre.
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