jeudi 2 février 2017

La Sonate hydrogène - Iain M. Banks

La Sonate hydrogène - Iain M. Banks


La Sonate hydrogène fait parti du cycle de la Culture. La Culture est une vaste société galactique extrêmement développée, libérée des contraintes matérielles, dirigée par des IA, hédoniste. La Culture tente de convertir les civilisations qu'elle rencontre à son point de vue, de façon pacifique si possible, en intervenant discrètement. Chaque tome est une histoire indépendante prenant place dans l'univers de la Culture.

Le neuvième et dernier tome de la Culture. Cette fois, le thème principal est la Sublimation : ce point final que la plupart des civilisations choisissent, par épuisement, à un moment ou un autre. Elles disparaissent du réel pour aller dans le Sublime, un endroit très... mystérieux. Les Gziltes sont sur le point de se sublimer, et les civilisations charognardes moins développées regardent d'un œil envieux toute la technologie qu'ils vont laisser derrière eux. Il y a également un petit souci : certains leaders des Gziltes sont prêts à tout, y compris à tuer, pour préserver un secret qui pourrait compromettre la sublimation. Et bien sur, la Culture se retrouve mêlée jusqu'au cou là-dedans en essayant discrètement de jouer à la police galactique.

Le problème, c'est qu'une bonne partie du récit consiste simplement à courir après un MacGuffin. Un objet/secret finalement pas très intéressant, qui sert de prétexte à parcourir la galaxie. Il y a aussi beaucoup de sous-intrigues qui s’arrêtent net sans mener nulle part. On sent vraiment dans La Sonate hydrogène, comme dans le tome précédent, un certain manque d'inspiration. La Culture est toujours aussi captivante, la galaxie foisonne de vie, on rigole souvent des différentes particularités de diverses races, les mentaux et leur prodigieuse intelligence fascinent. Mais, franchement, ça tire un peu en longueur. Voir beaucoup.

Dans un univers aussi libéré des contraintes matérielles, les conflits ont des causes particulières. Le leader Gzilte qui crée des problèmes a une ambition précise : donner son nom à l'étoile de son système. Les races charognardes sont encore un peu... primitives. Elles s'entretuent pour des raisons assez légères, le genre de chose l'on connait bien sur Terre. Quand aux mentaux de la Culture, et bien, ils sont justes curieux. Il y a un mystère qui attend, comment résister à l'envie de fourrer son nez virtuel partout ? J'aime beaucoup les passages qui traitent des mentaux et de l'organisation anarchique de la Culture. Selon les événements, ils improvisent des groupes de réflexion et d'action, et la frontière entre libre arbitre et devoir est toujours très subtile. On a également quelques pistes intéressantes sur la relation potentiellement symbiotique que les mentaux entretiennent avec les biologiques : les êtres de chair et de sang serviraient aux mentaux de point d'encrage, de sécurité pour ne pas se laisser dériver dans le chaos de la toute puissance intellectuelle et des infinités virtuelles. Et pour ce qui est de la Sublimation, et bien on apprend rien sur la question. Pire : dans les romans précédents, le processus gardait quelque chose de mystérieux, une aura mystique. Ici, c'est juste totalement trivialisé sans offrir plus de réponses. La Culture est toujours un plaisir à explorer, mais Banks semble cette fois un peu à bout de souffle, et je me suis plusieurs fois surpris à lire en diagonale.

739 pages, 2012, le livre de poche

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