jeudi 7 mai 2015
Le long labeur du temps - John Brunner
Je viens à l'instant de terminer Le long labeur du temps de John Brunner, et ça fait plaisir. Très plaisir.
Dévoré en 24 heures, ce bouquin m'a donné une agréable petite claque pour me rappeler à quel point j'étais stupide de ne pas avoir vraiment pris le temps de lire ces derniers mois. Donc cet avis est à placer en rapport avec ce contexte de lecture.
L'un des points admirables de ce roman est le réalisme de sa narration. Le récit est conté à la première personne par Roald, employé au bureau des relations culturelles qui gère, comme son nom l'indique, les relations culturelles avec les sociétés extra-terrestres connues. Certaines de ces dernières sont d'anciennes colonies humaines ayant évoluées de façon particulière, ou des races non humaines. Et il se trouve que l'humanité, la Terre pour être précis, domine l’ensemble. Mais plus pour longtemps. Pendant la dizaine de jours très riches en évenements que dure la plus grande partie du roman, Roald va devoir faire face à l'idée que la Terre perd petit à petit cette domination. Ce qui est génial, c'est que la quasi intégralité du roman se passe dans des bureaux de diverses organisations, dans des transports en communs, pendant des soirées entre collègues, des réunions de crise ... Brunner arrive à délivrer une trame passionnante au rythme extrêmement soutenu dans un cadre des plus banals. Ce qui ne donne que plus de force à l'ensemble et constitue une agréable variation sur le thème du roman d'aventures et d'espionnage.
Le long labeur du temps est le récit de l'humanité acceptant de ne pas dominer l'espace, de ne pas conquérir une sorte d'empire galactique comme dans d'autres visions du futur, mais de coopérer raisonnablement avec les autres espèces avec pour but le bien commun. La force contraire est ici symbolisée notamment par la Ligue des Étoiles pour l'Homme, mouvement xénophobe financé par de mystérieux investisseurs.
Comme Virus, Le long labeur du temps fait partie du coté optimiste de la production de Brunner. C'est un roman de SF vif et intelligent, mais c'est aussi une déclaration d'amour à l'humanité. Et d'un point du vue très personnel, c'est l'impression de rencontrer un interlocuteur partageant des idées semblables. Quel plaisir de lire un Brunner décrivant une société où la mise en place d'un langage mondial semble aller de soi pour l'évolution de l'humanité quand émettre une opinion semblable à la fac me fait passer pour le mec qui a des idées bizarres et dangereuses ! Je ne voudrais pas avec tout cet enthousiasme faire passer ce roman pour un chef-d’œuvre, mais Le long labeur du temps a le mérite de m'avoir totalement absorbé et rendu ce soir un peu plus heureux et un peu moins bête que ce matin.
Voir aussi l'avis de Pierre Pelot par ici.
220 pages, 1965, J'ai lu
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