samedi 9 mai 2015
La conquête du chaos - John Brunner
Dans un futur post-apocalyptique, une armée en mission d'exploration s'approche du Pays Stérile, une vaste zone morte n'abritant que d'étranges monstres qui s'aventurent occasionnellement à l'extérieur. L'on suit trois personnages dont les destinées vont rapidement se croiser. Un gradé de l'armée en question, une jeune femme vivant dans une petite communauté que l'on comprend rapidement se trouver en plein cœur du Pays Stérile, et Conrad, fabriquant de savon et mouton noir de la modeste ville locale. Conrad est aussi traversé par d'étranges visions qui semblent évoquer un monde ancien où d'étranges machines intelligentes côtoient des humains heureux dans d'immenses mégalopoles ...
La conquête du chaos est clairement un roman mineur de Brunner. L'intrigue met du temps à se mettre en place et souffre d'un univers clairement plus simpliste que les visions du futur auxquelles Brunner m'avait habitué. Les personnages aussi laissent un peu à désirer, Conrad est clairement atteint du syndrome Jane Eyre/Harry Potter, c'est à dire que c'est le mec gentil et incompris qui se fait martyriser par son entourage avant de plus tard devenir le héros et révéler son plein potentiel. Un autre personnage, Jasper, est l'incarnation même du type lourd et méchant qui crée des problèmes avant de le payer de sa vie (il y en a toujours un comme ça dans les films de zombis).
Mais malgré tout, au bout d'un moment la formule fonctionne. Brunner offre quelques excellents passages qui laissent présager ses œuvres à venir, notamment cette intense discussion entre un grand-père et sa petite-fille, le premier essayant de protéger une communauté isolée depuis trop longtemps et menacée de consanguinité, et la seconde en profonde détresse à l'idée de devoir pour cette raison avoir des enfants avec un homme qu'elle déteste. Et plus l'on avance, plus l'histoire est prenante, on retrouve cet aspect optimiste et progressiste comme parfois chez Brunner. Les éléments se mettent logiquement en place jusqu'à une fin efficace et j'ai fermé le livre le sourire aux lèvres. Un roman mineur donc, mais néanmoins fort sympathique.
247 pages, 1964, Bibliothèque Marabout
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