Si par la suite je ne suis pas très clair sur le scénario, c'est normal, le jeu ne l'est pas non plus. Ce qui choque le plus, c'est l'évident manque de liens entre les cinématiques (faites d'images fixes dans un style plus ou moins BD) et les phases de gameplay : dire que c'est bourré de faux raccords serait un énorme euphémisme. Cependant, plus que le scénario, c'est l'ambiance qui compte le plus dans Necrovision. Celle ci est servie par une direction artistique globalement réussie et parfois magnifique, malgré une technique dépassée. Certains plans sont un vrai plaisir pour les yeux.
Le joueur commence son aventure dans les tranchées, et malheureusement, les niveaux ne sont au début que de simples couloirs. Heureusement, après une ou deux heures de jeu, ceux ci commencent à s'ouvrir et à se complexifier, et avec l'arrivée de nouvelles armes et de nouveaux ennemis, Necrovision montre tout son potentiel et se révèle très agréable à parcourir, notamment grâce à sa délicieuse atmosphère apocalyptique et fantastique. Prendre le contrôle de l’ancêtre des exosquelettes pour aller trucider des zombies et autres créatures des abysses sur les champs de batailles de 1916, puis aller combattre un robot scorpion géant contrôle par un savant nazi fou, c'est complétement dingue, mais ça a son charme. De plus, le jeu fait la part belle aux combats au corps à corps, qui sont aussi sanglants que réussis. Au fur et à mesure de sa progression, le joueur sera amené à s’enfoncer dans les profondeurs de la terre (le jeu nous indique régulièrement a combien de kilomètres sous la Somme nous nous trouvons), et explorera le monde souterrain des vampires. Oui, ces derniers sont les gardiens de la terre, mais une bonne partie d'entre eux ont été corrompus par les démons, qui donc vont détruire la terre si le héros ne les en empêche pas en faisant des trucs de héros. Normal.
L'arrivée
dans le monde souterrain s'accompagne d'une nouvelle arme, et pas des
moindres : la Main d'Ombre. Cette dernière occupera quand vous le
souhaiterez votre main gauche, et est d'une efficacité redoutable au
combat rapproché, ce qui fait que Necrovison devient à partir de ce
moment là trop "bourrin", et perd un peu de son charme à cause des
environnements certes toujours vastes, mais désormais uniquement en intérieur. Même la petite virée à dos de dragon, si elle est
sympathique, manque trop de subtilité pour être vraiment mémorable.
Et
pour terminer l'aventure : direction les enfers, pour débusquer le mal à
sa source ! Là aussi, le jeu s'inscrit dans une certaine routine. Mais
le gameplay demeure assez nerveux pour accrocher la main à la souris
et l'univers suffisamment travaillé pour accrocher nos yeux à l'écran
jusqu’à une fin réussie.
Au
final, Necrovision est-il un jeu à conseiller ? Certainement, mais pas à
n'importe qui. Ceux qui recherchent une certaine ambiance glauque,
violente, démente, et parfois quasi lovecraftienne seront comblés, s'ils
apprécient également le gameplay efficace mais pas très subtil.
Necrovision compte pas mal de défauts, mais tout de même, ça fait du
bien d'avoir de temps en temps un jeu qui offre des plaisirs simples tout en
nous régalant d'un univers original. Et puis affronter Satan en boss de
fin, c'est quand même la classe.
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