jeudi 7 novembre 2024

Zima Blue - Alastair Reynolds

Je m'étais procuré ce Zima Blue en même temps que Galactic North, un autre recueil de nouvelles d'Alastair Reynolds. Ce dernier m'avait laissé de marbre, au point de ne pas le terminer. Je me retrouvais donc avec ce Zima Blue qui ne me donnait guère envie. Je me suis dit que j'allais lire au moins la nouvelle éponyme, la dernière du recueil, qui a très bonne réputation : si celle-ci me plaisait, je lirais les autres.

Zima Blue (4/5)

Pas mal. Zima est un artiste cyborg qui multiplie les œuvres les plus démesurées, œuvres qui tournent autour d'une couleur particulière, le bien nommé bleu Zima. Mais pourquoi cette obsession pour ce bleu ? C'est ce que Zima a essayé de comprendre, plongeant dans son passé en bonne partie oublié — rien d'étonnant pour qui, dans ce futur lointain, vit des milliers d'années sans aide-mémoire artificiel. Certes, il va découvrir pourquoi ce bleu l'attire tant. On s'en doute : c'est pour une raison fondamentalement absurde. Il n'y a pas de grand sens transcendant, pas de révélation qui vient illuminer son œuvre passé, juste la compréhension d'une simple causalité matérielle. Zima embrasse cet absurde jusqu'à renoncer à la conscience. Je ne peux pas m'empêcher de penser que cette histoire aurait été meilleure si elle avait été écrite par Greg Egan, mais ça reste une bonne histoire. Soit, je vais reprendre le recueil du début.

The Real Story (2/5)

Retour à du très soporifique. Sur Mars, une journaliste et un vieux pionnier papotent du passé. C'est à peine s'il y a une trame, ça fait surtout worldbuilding, et je me suis rapidement mis à lire en diagonale.

Beyond the Aquila Rift (2,5/5)

Une histoire de distances extrêmes et d'isolement à travers le temps et l'espace. Aussi, une histoire dérivative, que j'ai l'impression d'avoir déjà lu. Le hasard fait que le narrateur se retrouve perdu loin de l’espace humain, sans espoir de retour, et toute la nouvelle est la révélation progressive de cet horrible état de fait. C'est pas mal, malgré l'aspect familier, notamment avec le côté alien à la fin, mais j'ai été très frustré par le fait que toute la narration repose sur des mensonges successifs. Un premier mensonge au réveil du narrateur après son voyage : on lui ment sur la réalité de la situation pour ne pas le choquer. Un autre quand il prend en charge le réveil d'un autre membre de son équipage : il réveille cette personne et la replonge de force dans le coma quand elle devine la situation (et ça de nombreuses fois à la suite), apparemment pour son propre bien, pour modérer le choc, mais je trouve ça franchement horrible et ça m'a rendu les personnages antipathiques. Un troisième mensonge est levé quand la véritable réalité est révélée, je dirais que c'est le seul mensonge qui est efficace et fait sens narrativement. Et un dernier mensonge quand tout ce qui précède est effacé au profit d'une illusion, ce qui anéantit le peu de poids narratif présent. Sans compter que l'écriture médiocre me fait toujours sauter des paragraphes. 

Enola (2,5/5)

C'est en gros la même histoire que Zima Blue (une machine qui devient progressivement humaine) mais sans la dimension philosophique qui permettait à cette nouvelle-là de fonctionner. Le concept des drones guerriers soumis à une pression évolutionnaire qui privilégie la survie des plus intelligents et coopératifs est pertinent, mais trop peu élaboré.

Signal to Noise (2/5)

Des scientifiques, dont le narrateur, travaillent sur un système pour communiquer entre les univers parallèles. La femme du narrateur meurt, mais elle n'est pas morte dans l'univers parallèle avec lesquels ils sont en lien ; tout le monde a alors la super idée d'utiliser le narrateur comme premier sujet de test pour faire un échange de conscience entre les deux univers... et l'envoyer voir l'autre version de sa femme. Vraiment ? Utiliser le type qui vient d'être traumatisé et l'envoyer papoter avec sa femme tout juste morte dans son univers mais encore vivante dans l'autre ? Et tout le monde est OK avec ça ? Des scientifiques ?C'est absurde, il est absolument évident que c'est une mauvaise idée. En plus, il aurait été facile de justifier ça narrativement, en disant que seuls les gens directement affectés par des divergences entre les univers peuvent passer de l'un à l'autre : ainsi, le drame personnel aurait rajouté de la tension tout en faisant sens au lieu de donner l'impression que tout le monde est stupide. Le reste de la nouvelle est un long mélodrame assez pénible que j'ai parcouru en diagonale.

Bon, j'arrête là, après avoir lu moins de la moitié du recueil. Il va falloir que j'importe du Greg Egan non traduit pour assouvir mes besoins.

dimanche 3 novembre 2024

Abattre une haute haie de cyprès : Comment ? Pourquoi ?

Hop, juste une petite vidéo pour un retour d'expérience sur l'abattage de notre énorme haie de cyprès. Aussi, j'essaie de la remplacer par une haie diversifiée, c'est pas encore gagné !

dimanche 27 octobre 2024

Ils ont domestiqué plantes et animaux - Prélude à la civilisation - Jean Guilllaume

Ils ont domestiqué plantes et animaux - Prélude à la civilisation - Jean Guilllaume

Un gros pavé au sujet extrêmement large. D'un côté c'est incroyablement dense, bourré d'informations et d'anecdotes, mais d'un autre, ça parle de tant de choses variées (le néolithique, l'archéologie, la génétique, les animaux, toutes les plantes comestibles...) que la profondeur est parfois sacrifiée et j'ai souvent été frustré. Par exemple, pour les arbres fruitiers, chaque essence n'a même pas droit à une page, et certaines sont expédiées en quelques lignes. Ceci dit, c'est incontestablement une somme sur le sujet, rédigée par un passionné renseigné. Ci-dessous, quelques notes.

Malgré les progrès en génétique, il est parfois difficile de trouver les ancêtres sauvages de certaines plantes cultivées. Il est possible que celles-ci aient disparu, notamment par des causes humaines. Dans d'autre cas, la plante aujourd’hui cultivée descend d'une hybridation improbable, ou d'une poignée de plantes mutantes qui n'auraient pas pu se développer à l'état sauvage mais possédaient des caractéristiques intéressantes pour les humains.

L'auteur cite trois théories historiques pour expliquer la naissance de l'agriculture. Ces théories sont des idées intéressantes mais qui, à mon sens, sont globalement dépassées et ne prennent pas en compte le fait que l'agriculture est née en plusieurs endroits du globe à peu près au même moment, et des endroits aux conditions différentes. L'explication la plus crédible est : le hasard de la stabilité climatique hors-normes durant l'holocène a offert le cadre nécessaire à la forcément longue, aléatoire et souvent involontaire sélection génétique, et ce en même temps que des hasards évolutionnaires, géographiques, culturels, etc., permettaient aux humains d'en tirer profit.

Voici les trois autres théories historiques évoquées :

  • La vision de notamment Darwin, qui imaginait un progrès technique, notamment avec le feu et l'écriture. Avec cette théorie, la technique la sédentarité précèderait l'agriculture. C'est clairement une simplification face à une réalité plus complexe ; on sait que dans des environnements adaptés, la sédentarité est possible sans agriculture, notamment via la pêche. On peut aussi penser que l'agriculture a été la cause de l'écriture, car elle créait le besoin de prendre des notes sur des stocks, mais aussi car elle permettait une plus forte densité de population, propice au développement culturel.
  • La théorie qui imagine la religion à l'origine de l'agriculture : l'agriculture et la domestication auraient eu des fonctions avant tout symboliques. Je ne suis pas convaincu, sans pour autant nier le rôle de l'aspect symbolique.
  • La théorie qui voit dans l'augmentation démographique une cause du développement de l'agriculture. Encore une fois, sans nier que plus il a de population, plus il y a de progrès technique et plus il y a des pressions fortes qui s’exercent, je ne suis pas convaincu. Je vois plus le mouvement inverse : l'agriculture naissante permettant une démographie croissante, les proto-agriculteurs pouvant ainsi concurrencer avantageusement les nomades, qui eux sont bien plus limités par les conditions environnementales.

Sans s'en rendre compte, nos ancêtres sélectionnaient un nombre réduit de traits génétiques particuliers. Un exemple intéressant est celui-ci. Chez les fruits, l'hypertrophie des parties comestibles est sélectionnée : par exemple, chez la pomme, les individus ayant moins de graines et un plus gros péricarpe étaient sectionnés, le péricarpe étant l'enveloppe comestible. C'est exactement le même processus qui a été à l'œuvre avec la sélection des poules pondeuses, avec la sélection d'un gros albumen (le "blanc" d'œuf).

Un détail sur le chien : il ne serait pas vraiment descendant du loup, dont les tentatives modernes de domestication ont toutes échouées, mais plutôt du chacal ou du coyote, canidés qui ont naturellement tendance à s'approcher des lieux de vie humains pour y chercher de la nourriture.

Pour conclure, une théorie psychologique sur l'anxiété que j’apprécie beaucoup : l'anxiété serait causée par (entre autres choses bien sûr) la tension présente à niveau fondamental chez l'humain, et plus largement chez tout être vivant, entre la recherche de sécurité et la contrainte de diversité. Idéalement, on ne mange que des aliments qu'on connait bien et dont on sait qu'ils ne sont aucunement toxiques, mais en même temps, pour s'adapter à un milieu changeant, il faut bien tester de nouvelles choses... On voit comment cette idée peut s'appliquer à quasiment toutes les parties de l'existence.

samedi 19 octobre 2024

Petite présentation de la pépinière en vidéo

Désolé pour les 2,7 personnes qui fréquentent ce blog pour la littérature (estimation optimiste), mon attention globale, qui inclue l'aspect "loisirs", a tendance à être retenue ailleurs ces temps-ci. Donc, une brève présentation de la pépinière en vidéo. Je suis content de la luminosité !

mercredi 16 octobre 2024

Engrais vert et fertilité des sols - Joseph Pousset

Un gros bouquin assez technique. J'ai beaucoup aimé les 100 premières pages, qui traitent surtout d'agronomie à la fois générale et appliquée aux engrais verts. Par la suite, il y a quelques répétitions et ça devient un peu plus destiné aux productions sur grande culture, j'ai donc lu en sautant quelques pages. Globalement, très bon bouquin, très dense, riche en pistes et en idées. Ci-dessous, quelques notes.

Rappels sur la composition (approximative évidemment) des plantes.

  • Eau 80 %
  • Matière sèche 20 %, dont 18 % de carbone, oxygène, hydrogène, qui sont "gratuits", et 2 % d'azote, phosphore et autre nutriments en partie "gratuits" car naturellement présents.

L'idée, c'est que l'immense majorité de ce dont à besoin la plante est naturellement présent dans son environnement, et que la petite partie fournie par les amendements et engrais pourrait l'être également.

  • L'eau étant elle aussi composée d'hydrogène et d'oxygène, le trio hydrogène oxygène carbone représente 98 % du poids de la plante.
  • Viennent ensuite les éléments majeurs (azote, phosphore, calcium, potassium, souffre, magnésium) qui représentent 1,88 % du poids de la plante verte. 
  • Puis les éléments mineurs (chlore, sodium, silicium, fer, etc.) qui occupent 0,12 % du poids de la plante verte. Dans des terres équilibrées et fertiles, ils peuvent être fournis naturellement par le sol.

Des fixations d'azote moins connues

On connait la fixation d'azote symbiotique (via les légumineuses notamment) mais il y a aussi une fixation d'azote non symbiotique, beaucoup moins connue. Elle est le fait de micro-organismes libres comme les azotobacters qui vivent dans les couches très aérées du sol ou les clostridium, qui vivent dans des couches moins aérées. Ces fixateurs libres, non liés à des plantes, ont besoin de nourriture sous forme de matière organique. Il existe donc une fixation d"azote naturelle à la surface du sol, qui pourrait expliquer pourquoi la si redoutée "faim d'azote" n'est pas si fréquente en présence d'un mulch très carboné laissé en surface sur une terre vivante.

L’auteur mentionne aussi « la fixation de l’azote de l’air par la cellulose » : en gros, les feuilles des arbres « fixerait » de l’azote capté dans l’air qui serait ensuite lessivé par les pluies et irait donc au sol. J’ai trouvé cette information aussi intéressante qu’étonnante, et en essayant d’en apprendre plus, j’ai eu du mal à trouver d’autres sources. Il me semble que le terme « dépôt atmosphérique » est plus employé, notamment le « dépôt sec » (opposé au « dépôt humide » qui arrive via la pluie), permis par la large surface offerte par les feuilles, les caractéristiques de la cellulose, et les bactéries qui vivent sur ces feuilles.

Les produits transitoires

Les produits transitoires sont le résultat de décomposition de tous les produits organiques laissés en surface, mais aussi de décomposition des organismes vivants qui se nourrissent de la matière organique, notamment les bactéries. Ils sont une forme transitoire entre les matières organiques fraiches et l'humus : ils subsistent peu de temps. Tous ces composés représentent une masse importante et variée d'éléments nutritifs pour les plantes. S'ils sont libérés quand le sol est nu, ils risquent d'être perdus par lixiviation ou "évaporation".

Dans un sol sans produits transitoires, les plantes doivent trouver leur nutrition dans le stock du sol. Il se trouve que la libération des produits transitoire cause, et est causée par, la vie du sol. Ils comportent aussi des substances particulières (hormones, vitamines) qui sont utiles aux plantes et peu trouvables ailleurs. On comprend dont l'intérêt de maintenir un stock permanent de produits transitoires, notamment sous forme de paillage permanent et équilibré.

L'humification est une véritable construction de molécules nouvelles et de plus en plus complexes. C'est un phénomène de polymérisation, de formation de grosses molécules par assemblage de plus petites. La formation de l'humus est plus ou moins facile en fonction de la teneur du terrain en argile. Les composés humiques sont moins polymérisés et moins stables en milieu sableux.

Les capacités des racines

La colossale masse de racines des plantes, en particulier des arbres, a un fort rôle drainant. Et dans le cadre des engrais verts : la racine peut jouer le rôle d'accumulateur de réserves nutritives. Plus encore, elle modifie son environnement : c'est la rhizosphère. Les racines diffusent ainsi dans le sol des exsudats racinaires, composés d'une grande variété de glucides, d'acides organiques, de protéines, d'enzymes, etc. Les racines les plus jeunes seraient plus actives sur ce plan que les plus âgées.

La plante, en modulant ses exsudats racinaires, peut dans une certaine mesure contrôler la composition de la rhizosphère pour la faire tendre vers ses propres besoins. Par exemple, les spores des champignons mycorhiziens germent au contact des racines, quand les conditions adéquates pour eux sont réunies... par la présence et l'action des racines.

Les caractères allélopathiques d'une plante donne une idée de ses relations avec les autres végétaux, relations probablement déterminées en partie exsudats racinaires. Ces caractères sont extrêmement complexes et encore très mal connus. Par exemple, la folle avoine a un fort effet inhibiteur envers le blé, et le liseron des champs inhibe fortement la germination et la croissance du maïs.

Engrais verts et structure du sol

Les éléments colloïdaux sont des particules qui, dans un liquide donné, ne se dissolvent pas (contrairement au sucre par exemple) et restent cohérents. Ils restent en suspension et forment une solution colloïdale (comme la gélatine). Comme ils sont porteurs de charges électriques, ils se repoussent mutuellement et égalisent leur densité dans la solution. Cette solution colloïdale peut floculer, c'est-à-dire "couler au fond" sous l'action de certaines substances qui viennent perturber cet équilibre électrique.

Dans le sol sont présents deux colloïdes essentiels : l'humus et l'argile. Ils forment tous deux une solution colloïdale, donc stable, avec l'eau. Quand cette solution colloïdale d'argile et d'humus flocule, on obtient le complexe-argilo-humique.

C'est la microstructure. La macrostructure, elle, dépend essentiellement de l'activité biologique présente dans la terre, qui aère le sol, le rend poreux et perméable. Il est important que la structure permettent la pénétration et la circulation de l'air dans le sol. Les sols les plus fertiles ont tendance à présenter une structure grumeleuse, car c'est dans ce type de structure que les organismes aérobies s'alimentent le plus aisément en air et en eau.

Dans le cadre d'un engrais vert qu'on détruit, la décomposition des racines est plus lente que celle des parties aérienne : elle prend le relai et assure une libération plus longue de produits transitoire.

L'époque de destruction de l'engrais vert est importante : jeune, il est plus fermentescible et libère ses produits transitoires rapidement, plus âgé, et donc plus lignifié, il se dégradera plus lentement. Pour éviter toute perte, de la végétation doit être présente pour récupérer les nutriments ainsi libérés.

Un petit mot "contre" le travail du sol. Quand les engrais verts sont simplement coupés et laissés sur place en mulch, la décomposition des racines va pouvoir se faire progressivement en partant du haut des racines : micro-organismes, eau et oxygène pourront suivre naturellement les racines. En revanche, si la couche supérieure du sol est travaillée mécaniquement, les parties inférieures des racines vont être plus "enterrées" et risquent plus d'être placée en conditions anaérobies.

Quelques points essentiels

  • Suppression des gaspillages (oxydation de l'humus par travail du sol, pertes et lessivages par sol laissé nu, engrais verts incorporés en conditions anaérobies, etc.)
  • Mobilisation des réserves aux moments adéquats de croissance des cultures
  • Rotation aussi continue et permanente que possible

A noter que les terrains acides mais sains s'amélioreraient d'eux-mêmes en présence de paillage organique prolongé, car la vie microbienne aérobie s'efforcerait toujours de créer un habitat qui lui est propice et notamment de ramener le pH vers la neutralité.

A noter que le livre se conclue notamment sur des pistes pour utiliser les adventices comme engrais verts, et même d'utiliser exclusivement les plantes spontanées comme amendement. Pas à la portée de toutes les plantes (courges notamment) et certainement pas faisable de façon réaliste dans la plupart des cas, mais j'apprécie l'exploration.

dimanche 13 octobre 2024

Où je me remets à la vidéo avec un focus renouvelé

J'ai donc ouvert récemment une petite pépinière d'arbres fruitiers et utiles. C'est un projet à long terme : si viabilité économique il y a, je suppose qu'il lui faudra au moins plusieurs années pour s'installer. Idéalement, je vendrais tous mes arbres sur place, de façon locale. Cependant, la pépinière à petite échelle est en plein boom, notamment dans les environs. Les confrères ne manquent pas. La vente à distance est donc un axe important.

Alors je me suis dit : pourquoi ne pas utiliser des activités que j'ai pratiquées, où que je pratique encore, pour mettre en avant la pépinière ?

Premier angle : le blog. Je passe dans tous les cas du temps à lire des livres et à écrire sur ces livres. En conséquence, j'ai créé sur le site de la pépinière un onglet blog : j'y mettrai mes comptes-rendu sur les livres qui concernent la botanique, l'agronomie, etc. Utile ? Je ne sais pas, mais pour moi c'est très peu de travail supplémentaire, alors pourquoi pas. 

Deuxième angle : la vidéo. J'ai eu plusieurs phases d'expérimentation avec la vidéo, notamment la vidéo sur les plantes sauvages. C'était une activité très plaisante, mais trop chronophage et sans vraiment de perspectives. Cependant, aujourd'hui, ça peut être une façon pertinente de promouvoir la pépinière. L'idée est que j'ai 2 hectares de terrain sous le nez, plus de 2 ans d'expérience avec ce terrain, sans compter les années d'expérience précédente avec les plantes sauvages, et la création d'une pépinière pro, plus toutes mes lectures : je commence à avoir assez confiance en mon expérience pour me dire que je pourrais la transmettre utilement à autrui. J'ai choisi un format où je parle beaucoup, pour essayer de caser autant d'infos que possible en peu de temps, avec quand même des tentatives de jolies images.

Évidemment, je n'ai aucune prétention sur la qualité où l'intérêt de ce que je fais (je dirais même : au contraire). L'idée, c'est surtout d'être proactif, faire des trucs, et essayer de les faire bien.

Première vidéo : retour d'expérience après 2 ans avec des poulettes !

Lien direct vers la page youtube.


jeudi 3 octobre 2024

Ouverture de la pépinière (année zéro)

Voici donc ce sur quoi je travaille depuis un moment déjà : une pépinière d'arbres fruitiers et utiles.

Le site est par ici.

Je l'ai bricolé moi-même en septembre ; j'ai beaucoup aimé ce processus de création.

Je ne vais pas donner trop de détails ici, je n'ai pas envie qu'une recherche google concernant la pépinière ramène sur ce petit blog.

Pour l'instant, c'est l'année zéro, c'est-à-dire que je n'ai que quelques centaines d'arbres en stock. A partir de maintenant, je passe à peu près à plein temps sur la pépinière pour avoir environ 1300 arbres en stock l'hiver prochain et les années suivantes tourner autour de 2000 au moins.

Les arbres sont vendus en racines nues, et donc seulement en hiver, quand ils sont en dormance. Ainsi, pas de pot, et des arbres qui poussent dans un véritable sol.

Me voilà entrepreneur ! Je suis en bonne partie submergé par le syndrome de l'imposteur. Rien d'anormal je suppose. Il me faut ignorer toutes les voix intérieures qui me disent que c'est ridicule, voué à l'échec, que je ne suis pas fait pour ça, que mes arbres ne sont pas assez bien, que ça se voit sur ma tête que je n'ai aucune idée de ce que je fais, etc. Parallèlement, il y a l'aspect stimulant : plein de choses à gérer, notamment la gestion d'un terrain, une nécessaire perspective à long terme, de l'apprentissage permanent, la dimension sociale... Ça me botte. Je m'amuse. Je fais ce que je veux. Ça ne ressemble pas à du travail, du moins pas encore. Et la dimension éthique : c'est une activité à peu près inattaquable éthiquement, d'autant plus avec les pratiques que je mets en place. C'est important pour moi : quelle que soit la façon dont je retourne la question, la réponse reste la même : si mon entreprise réussit, je produirai bien plus de positif que de négatif. Sans équivoque.

Je sais qu'il y a des chances pour que je me casse la gueule économiquement. Pour que, quelles que soient les raisons, ça ne fonctionne pas. Pour que personne ne veuille de mes arbres. On verra. Le chemin, la destination, etc.