lundi 5 avril 2021

Devolution - Max Brooks

Devolution - Max Brooks

Une petite communauté isolée contre une horde de monstres, ici des bigfoot/sasquatch/yétis : un cliché narratif on ne peut plus classique, tout dépend donc du traitement. Hélas, Devolution de Max Brooks est un échec complet. Le début parvient à faire illusion : cette petite communauté est montée par un grand nom de la tech pour mettre en avant un concept de vie à la fois écologique et hyper-connectée. Le beurre et l'argent du beurre : la bonne conscience sans renoncer au moindre confort. Leçons de yoga et courses livrées par drone, safe spaces et smart homes, week-end à l'appartement de Seattle quand on en a marre de la montagne... On est carrément dans de la satire sociale, Max Brooks s'attaque à l'écologisme de façade qui n'est qu'un techo-utopisme réservé à ceux qui ont les moyens de se l'offrir, le tout lié à une morale qui idéalise terriblement la nature, et tout ça est plutôt marrant.

Par contre, une fois le premier tiers passé, le niveau chute drastiquement. On sait à l'avance l'essentiel ce qui va se passer, Brooks n'offre absolument rien d'original, et son écriture simpliste devient rapidement un inconvénient quand narration et propos sont également simplistes. Cette histoire de communauté contre des monstres, tout le monde l'a déjà lue et vue 100 fois. Je me suis rapidement mis à survoler le texte tant il a peu à offrir. Le développement des personnages devient comique de médiocrité : le couple alpha, quand les problèmes commencent, sombre instantanément dans le déni et l’effondrement mental, alors que nos deux héros, normalement des gens timides et réservés, se transforment en chefs de guerre pleins de ressource. Alors oui, l'idée c'est que l'adversité révèle l’identité véritable, mais c'est tellement gros, tellement pas subtil... Même chose pour Mostar, la vieille qui fait office de piqure de réalité pour les idéalistes qui n'ont jamais fait face au moindre problème réel. Ce personnage s'est donné pour nom le nom de la ville des Balkans où elle vécu les horreurs de la guerre civile. Encore une fois, donner à son personnage le nom de son trauma, c'est tellement gros...

2 commentaires:

  1. Dis donc, tu n'y vas pas avec le dos de la cuillère... Je fais, évidemment, l'impasse.

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    1. Le premier tiers m'a donné de faux espoirs, sinon je n'aurais pas pris la peine de le terminer

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