jeudi 10 août 2017

Blade Runner - Philip K. Dick


Blade Runner - Philip K. Dick

Cette relecture de Blade Runner, alias Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, confirme encore une fois que j'ai vraiment du mal avec Philip K. Dick. Je trouve ça carrément mauvais. L'inspecteur Rick Deckard est un chasseur de prime : il a pour boulot de traquer et tuer les androïdes revenus des colonies martiennes de façon illégale. Et c'est déjà bancal. Pourquoi donner à un seul mec un boulot qui devrait revenir à un groupe ? Par exemple, quand un chasseur de prime fait passer à un androïde le test d'empathie dans un endroit absolument pas sécurisé, pourquoi ne pas avoir quelqu'un d'autre braquer une arme sur lui, histoire d'éviter toute réaction violente ? Ou pourquoi ne pas tout simplement construire les androïdes avec une particularité physique qui permettrait de les identifier au premier coup d’œil, comme dans La fille automate ? Bref. On est censé trouver quelques interrogations métaphysiques sur la nature de l'humanité, mais c'est plutôt flou. Flou, c'est un mot qui décrit bien ce roman. Par exemple, tout cet aspect de l'univers de Dick qui concerne une sorte de figure christique et messianique qui est peut-être, ou peut-être pas, un simple acteur. C'est juste incompréhensible.

Même en faisant abstraction de ce genre d'à-côtés, la trame générale est terriblement ennuyeuse. Rick Descard élimine un par un des androïdes. Voilà. Il y a en fond quelques très bons concepts, comme une machine modificatrice d'humeur et la fascination de ces gens du futur pour la possession d'animaux réels ou artificiels, mais ça ne suffit pas à sauver l'ensemble. Tellement de choses sont... bizarres. Voire ne tiennent juste pas debout. Par exemple, quand Deckard rencontre le premier androïde : celui-ci se fait passer pour quelqu'un d'autre, et tout d'un coup Deckard s'exclame quelque chose du genre « vous êtes l’androïde ». Mais on se sait pas comment il parvient à cette conclusion. Vraiment pas. Autre étrangeté : à un moment, Deckard se fait piéger dans un service de police parallèle contrôlé ou infiltré par les androïdes, on ne comprend pas trop. Il est suggéré qu'un androïde a pris la place d'un humain depuis quelques mois : mais comment est-ce possible, sachant qu'un collègue humain n'a rien remarqué ? L’androïde ne pouvait pas avoir le même physique que l'humain, non ? Et quand Deckard parvient à s’échapper de cet endroit où il reste clairement des androïdes... il ne fait rien. L'endroit disparait totalement du récit, alors que ça ressemble à une base secrète d’androïdes. Je ne comprends pas. Ce ne sont que quelques exemples particulièrement flagrants, mais tout le livre est parsemé de ce genre de moments qui me font me demander comment on peut l'ériger en chef-d’œuvre.

283 pages, 1968, j'ai lu

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