vendredi 7 avril 2017

Le peuple blanc - Arthur Machen


Le peuple blanc - Arthur Machen

  • Le peuple blanc (1899). Un texte dans la lignée du Grand dieu Pan. Sauf le début et la fin, c'est un récit raconté par une fille de 16 ans. Vivant à la campagne, livrée à elle-même, elle se balade dans les bois et fait quelques rencontres potentiellement surnaturelles, à moins qu'elle ne soit juste folle. Cette nouvelle a la particularité de distiller une puissante ambiance de tradition occulte, transmise à travers contes et histoires orales. La narratrice se souvient de plusieurs de ces histoires, qui viennent ponctuer son récit, et elle mentionne les habitudes peu chrétiennes de sa nurse. Le tout baigne aussi dans une atmosphère d'initiation sexuelle. Les jeux proposés par la nurse n'ont pas l'air innocents, la magie ne sert pas qu'a faire s'agiter des meubles, et la puberté n'arrange rien. Vue dans ce contexte, la nouvelle ressemble à une histoire d'adolescence qui se termine mal, à cause de l'absence totale de tout autre cadre intellectuel et idéologique que ces légendes. Dommage qu'on en sorte avec le même état d'esprit que le personnage lisant le témoignage de la jeune fille : « Je vois à quoi tendent certaines choses, mais il y en beaucoup auxquelles je ne comprend rien du tout. » Faire du cryptique, c'est à double tranchant. 
  • Le grand retour (1915). Là, c'est du fantastique chrétien. En gros, le narrateur fait une longue liste de miracles survenus dans une petite ville. Le tout agrémenté de vieilles légendes. Le livre m'est tombé des mains avant la fin.
  • Les archers (1914). Encore un texte assez consternant. Écrit en 1914, c'est un peu de la propagande de guerre. Dans les tranchées, Saint Georges vient sauver les anglais et tuer des allemands. Machen aurait reçu des lettres enthousiastes de soldats affirmant avoir vécu l'expérience. 
  • La terreur (1917). On reste dans quelque chose qui se rapproche d'un fantastique chrétien, mais cette fois en beaucoup plus abouti. La nouvelle prend la forme d'une enquête policière. Dans un coin isolé, les morts étranges et inexplicables se multiplient. Il semblerait que ce soit le cas dans toute l'Angleterre, mais le gouvernement maintient le secret. Le narrateur recolle les morceaux entre eux, et après une impressionnante accumulation de cadavres, la vérité semble apparaitre. Une sorte de fléau biblique, causé par la distance que prend l'humanité avec la spiritualité. C'est mieux amené que dans les nouvelles précédentes, et l'explication alternative, rejetée par le narrateur, est plus susceptible de me satisfaire.
  • La pyramide de feu (1895). Une autre variation sur le petit peuple, prenant là encore la forme d'une enquête. Dans un jardin apparaissent des signes étranges. Alors, ce sont les enfants qui s'amusent ? Ou d'autres types de créatures ? Encore une fois, on retrouve une jeune femme se laissant emporter dans un monde secret. Un récit qui fonctionne fort bien.
Dans l'ensemble, un recueil inégal qui a le mérite de bien mettre en valeur l'évolution de la pensée spirituelle et mystique de Machen. Le Machen ostensiblement chrétien est quand même un peu moins marrant.

393 pages, Christian Bourgeois éditeur

1 commentaire:

  1. Le Grand Dieu Pan se réveille !

    Nous débutons la collection « Les prémices du Mythe de Cthulhu » par l’écrivain britannique Arthur Machen, qui fut également un membre de la société secrète occulte « Golden Dawn » aux cotés d’Algernon Blackwood, autre écrivain admiré par le Maître de Providence, et Bram Stocker.
    Son premier roman «The Great God Pan» a inspiré Lovecraft pour L’Appel de Cthulhu et surtout L’Abomination de Dunwich.

    Notre objectif est simple : créer une collection pour vous faire découvrir ou redécouvrir les auteurs ayant eu une influence significative sur H. P. Lovecraft et qui participent, indirectement, à la construction du Mythe de Cthulhu.

    Nous avons choisi de rééditer ce texte sous forme d’un livre illustré par deux artistes : Coralie Doublet et Pierre Émilien Grenier. La traduction de Paul-Jean Toulet a été revue par l’écrivain Raymond Prunier.

    Enfin Juan Asensio, critique littéraire (http://www.juanasensio.com/), nous livre une préface, digne d’un essai, où il traitre de «dévolution» et de la filiation entre Arthur Machen, Paul-Jean Toulet et Georges Bernanos.

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